Non-dualité

La non-dualité pour les nuls, les archi-nuls et les archi-archi-nuls.

 

Il est fort probable que la majorité d'entre vous trouve le terme « non-dualité » aussi évocateur que « dysplasie ». 

 

Dysplasie : malformation ou anomalie du développement d'un tissu ou d'un organe résultant d'un trouble de l'embryogenèse.

 

Voilà, ça évitera aux plus curieux de se ruer sur Google et de se disperser. 

Par contre, je vous laisse regarder plus tard « embryogenèse », sinon ça ne va pas avancer cette histoire de non-dualité !

Vous me direz : « a-t-on vraiment besoin d'avancer ? », et je vous répondrai : « remarque très pertinente ». 

Par conséquent, que celles et ceux qui considèrent cette entrée en matière un poil poussive se sentent libres de creuser un autre sillon, comme de chercher la signification de « embryogenèse » par exemple.

Croyez-moi ou non, ça ne me fâchera pas.

 

Pour les autres, rentrons dans le vif du sujet. 

On pourrait allègrement traduire « non-dualité » par « non-deux ». 

Pas sûr qu'on soit plus avancé avec ça, ce qui est apparemment notre intention de départ, puisque vous êtes toujours là, et pas sur Wikipédia.

Surtout que « non-deux » n'est pas égal à « un ». 

La non-dualité, ce n'est pas l'unité.

Quoi ?

Mais comment diantre est-ce possible ?!

 

Déjà parce que « ceci » n'est pas un cours de mathématique, pas plus de physique ou de métaphysique. 

Prière de laisser son cerveau au vestiaire.

Pour certains, ça sera plus évident que pour d'autres.

Et on ne se vexe pas, s'il vous plaît.

Cela exprime juste le fait qu'il ne s'agit pas de comprendre la non-dualité, mais de se laisser porter au-delà de la compréhension.

« Heureux les simples d'esprit car le royaume des Cieux leur appartient. »

Si même Jésus le dit.

 

La non-dualité n'est pas non plus une philosophie – les tenants de la théologie hindoue me contrediront probablement –, ni un art de vivre.

On ne peut pas appliquer la non-dualité à sa vie.

On peut toujours essayer, remarquez.

Ce n'est pas une méthode pour se sentir mieux ou pour régler ses problèmes existentiels.

Qu'il y ait des effets secondaires lorsqu'il est réalisé profondément ce qu'est, ou n'est pas, la non-dualité est indéniable, mais ce qu'ils seront est imprévisible et hors sujet.

 

Alors ?

Déjà, ayez conscience que je ne raconte que des âneries.

Oui je sais, ce n'est ni très gracieux ni très charitable.

Je tiens juste à préciser que je ne détiens pas LA vérité.

Nul ne la détient car il n'y a pas de vérité absolue, seulement des vérités relatives.

Et même ça, c'est une ânerie, c'est pour dire.

La vérité – la vraie de vraie, promis, juré, craché –, c'est que je n'en sais rien.

Ceci apparaît sans raison aucune.

 

Dès lors que l'on s'exprime, on s'éloigne de la « maison », et c'est inévitable.

Les mots écrits ici sont juste des pointeurs, des panneaux indicateurs.

Ils tendent vers une direction.

Et comme il n'y a nulle part où aller, on est en droit de se demander à quoi ils peuvent servir.

À se retrouver peut-être ? Se reconnaître ?

 

Ainsi pour moi, la non-dualité est la reconnaissance de la vie à l'état « naturel ».

Une vie qui n'a pas besoin de « moi » pour être.

Une vie qui se sait directement, qui se goûte directement.

Une vie qui se vit sans artifice ni faux-semblant.

Une vie sans souffrance ni résistance.

Une vie qui ne connaît pas le refus, mais qui sait dire « non ».

Une vie d'une bouleversante simplicité, où tout est accueilli sans difficulté, même la difficulté.

Une vie synonyme d'une liberté qui ne se laisse pas emprisonner, d'une paix que rien ne peut troubler.

Et quand j'écris la « vie »,  j'aurais tout aussi bien pu écrire « dysplasie ».

 

On a bien avancé là, non ?

 

PS : vous n'avez rien compris ? Rassurez-vous, moi non plus. Alléluia !