L'éveil marque-t-il un aller direct vers le célibat, le monastère ou le séminaire ?
La réalisation est-elle le tombeau des amoureux transis ?
La recherche spirituelle éteint-elle le désir de vivre à deux dans la joie et les courses à Leroy Merlin ?
J'imagine que ces questions doivent trotter dans la tête de celles et ceux qui tombent sur « il n'y a personne », « il n'y a pas d'autres » ou « il n'y a pas de relations ».
Mon vécu m'autorise à partager que l'éveil est l'ouverture la plus absolue, la liberté la plus totale.
Et cela inclut donc évidemment la romance et les bisous dans le cou.
Comment pourrait-il en être autrement ?
Vous avez déjà sûrement lu que « ce que nous sommes » ne peut être nommé.
C'est au-delà des mots.
C'est indicible.
Dieu, Paix, Conscience, Amour, Atman, Soi, ou autres mots similaires, sont des pointeurs vers notre nature véritable.
Ce sont aussi des synonymes.
Ils se manifestent, tour à tour parfois, selon le vivant de l'instant.
Notre nature véritable peut prendre la couleur de l'Amour s'incarnant sous la forme particulière de l'amour romantique entre deux êtres.
Cela peut commencer par une aspiration à le vivre, avant qu'une rencontre miraculeuse ne fasse jaillir un désir irrépressible de se goûter à travers l'autre.
Car oui, l'éveil, la réalisation, ne marque pas la fin des désirs, l'abolition de la libido.
Loin de là mes petits chatons.
Comme l'a si joliment exprimé Swami Prajnanpad : « pas sans désir, mais libre du désir ».
Si le désir n'est pas assouvi, cela ne génère aucune contraction, aucun refus de ce qui est.
L'acceptation est pleine et entière.
L'absence d'identification à une personne séparée, autonome et au contrôle de sa vie dynamite, disperse, ventile le manque, la peur de perdre l'être aimé(e) ou l'attachement, source de tellement de souffrances inutiles.
Toutes ces manifestations voilent l'éclat de l'Amour.
Ne subsiste que la douce félicité d'être Un avec un autre être.
Se voir à travers ses yeux, se nourrir de ses baisers, s'abandonner à ses caresses, se reconnaître et se chérir.
Les contraintes s'effacent.
Les jeux d'ego s'évanouissent.
Les corps se détendent et résonnent à l'unisson.
La sensation n'est qu'UNE et se fond dans la disparition de la forme où il n'y a que CELA.
La perception qui apparait est pleinement ressentie, goutée, savourée dans ce moment présent qui devient très présent.
Cette intimité partagée sublime le vécu.
Elle donne tout son sens à l'expression « s'en donner à cœur joie ».
Il ne s'agit pas de prendre, de combler un manque, mais de s'offrir à l'autre sans crainte ni retenue.
Car cet autre n'est pas un autre mais le reflet de soi-même.
Donner et recevoir sont les deux faces de la même pièce.
Dès lors, tout se vit sans effort dans la simplicité et la fluidité de Ce Qui Est, dans une danse qui n'appelle qu'à s'abandonner au flot de la vie.
Il n'y a aucune volonté de vouloir en connaître la durée ou de contrôler sa destinée.
L'Amour ne se doute pas.
Il s'impose telle une évidence.
Si la question se pose, ce n'est pas de l'Amour.
L'Amour ne se décide pas, c'est une grâce qui nous est offerte.
Il nourrit, il guérit.
Pour évoquer la reconnaissance de notre véritable nature, c'est le mot « Paix » qui me semblait le plus approprié.
Désormais, il danse un pas de deux avec « Amour ».
Alors il n'y a rien d'autre à faire que de suivre le mouvement et de continuer à s'émerveiller chemin faisant.
« Nous vivons dans l'illusion que la relation va nous apporter l'amour, alors que la relation ne sert qu'à faire danser l'amour qui est déjà là. Et c'est seulement quand nous avons reconnu l'amour que nous sommes, que la danse commence. Quand l'individu rencontre sa divinité. » Suyin Lamour
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Mireille (samedi, 09 novembre 2024 18:52)
Très joli...
Et je vous souhaite à tous les deux bcp de bonheur :-)).